3.3 ÉMERGENCE D’UNE FILIERE LAIT En 2018, la filière « lait» à Mayotte commence à se structurer et à seformaliser autour de la coopérative « Uzuri wa dzia » 1, lauréate des assises d’outre-mer la même année. Regroupant 8 éleveurs adhérents, la coopérative se charge de la collecte du lait, de sa transformation en lait caillé et de sa commercialisation. Cette mutualisation évite aux agriculteurs d’investir individuellement dans des ateliers de transformation et leur offre un accès régulier au marché. En raison de la valeur cérémonielle et culturelle associée à ce produit, le lait caillé est proposé aux consommateurs à des prix très rémunérateurs, autour de 5 euros le litre, soit un prix largement supérieur aux produits importés. Cette compétitivité hors-prix assure un débouché sur lequel compte s’appuyer « Uzuri wa dzia » pour élargir sa gamme de production aux yaourts, laits pasteurisés et, à terme, aux fromages. La structuration de cette filière n’est encore qu’à ses prémices et se heurte à la difficile adaptation des normes sanitaires européennes au contexte mahorais. En outre, « Uzuri wa dzia » s’insère dans une niche de marché qui n’apas vocation à répondre à la demande globale locale de produits laitiers. Mayotte importe chaque année entre 5 et 6 milles tonnes de lait.2 4. À la recherche d’un modèle de développement Le secteur agricole présente un réel potentiel de développement sur l’île, en raison d’une demande croissante, friande de produits locaux de qualité et de magasins souhaitant limiter les importations. De nombreux projets émergent sous l’impulsion d’acteurs variés, privés et pouvoirs publics qui cherchent à relever les défis du foncier, de professionnalisation et de la structuration des filières. 1.1 LA FORMATION AGRICOLE S’OUVRE À L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE En matière de formation, l’enseignement agricole sur le territoire se décompose en trois parcours distincts : La formation initiale scolaireassurée par le lycée agricole de Coconi et les Maisons familiales rurales de Chironguiet M’Tsamboro.Elle peut déboucher sur un Certificat d’aptitude professionnel agricole (CAPA), qui s’acquiert après deux années d’étude,pissahes u 'c ver par l’obtention d’un baccalauréat professionnel (Bac Pro). En 2019, le lycée agricole de Coconi a accueilli 308 étudiants, dont 53 % en bac pro, 29 % en CAPA et 18 % au collège. Le taux de réussite aux examens en bac pro passe à 81 % en 2019 contre 74 % en 2015. Après le bac, 28 % des lycéens poursuivent des études, 21 % sont stagiaires de la formation professionnelle continue et 4 % sont en emploi.Parmi les 46 % sans emploi, 24 % sont en recherche active detravail, l’autre moitié étant souvent constituée d’élèves sans papiers ne pouvant ni travailler ni poursuivre desétudes. Des études sont en cours depuis 2019 pour l’extension du lycée de Coconi et la construction d’un internat afin de développer ’aantag cettfildve e ièerde ormfation ;s La formation professionnelle continue pour les adultes en activité ou demandeurs d’emploi est dispensée par le Centre de formation professionnelle et de promotion agricole de Mayotte (CFPPA), rattaché au lycée agricole. Le CFPPA accueille des cursus CAPA et Bac Pro et délivre également des certificats ou qualifications (capacité professionnelle agricole, Certiphyto, …) ; 1« La beauté du lait », en shimaoré. 2Lait et crème de lait, concentrés et non concentrés. Source : Données douanières 2019. 81